Science et espace

   Chaque année, le nuage augmente puisque des lancements de satellites ont lieu régulièrement ; Pas moins de 4000 lancements d’engins spatiaux, soit 20 000 tonnes de matériaux répartis dans 25 500 objets inutiles et 700 satellites opérationnels

  Lorsque ces engins deviennent obsolètes car périmés, démodés ou détériorés, ils restent sur place et continuent leur ronde ; Ils ne rouillent pas et ne se dégradent pas puisqu’il n’y a pas d’oxygène dans l’espace et pas de microorganismes non plus. On ne peut donc pas parler d’une poubelle ou d’une décharge mais plutôt d’une accumulation d’objets fort encombrants dans un endroit qu’on imaginerait plutôt dégagé !

On trouve ainsi sur des orbites situées à 800 Km et 1500 Km les étages supérieurs des fusées de lancement,les  particules de revêtement, les liquides évacués… , soit environ 100 000 débris mesurant entre 1 et 10 cm et jusqu’à 35 millions de débris de moins d’un millimètre. Les plus légers restent en orbite quasiment indéfiniment à l’échelle d’une vie humaine. Ceux qui font plus d’un Kg,  les plus lourds, tombent sur Terre. Cela représente 170 000 objets dont 1.5 tonne de matière radioactive qui chutent doucement vers nous. Quand ils passent en orbite basse, en dessous des 300 Km, il leur faudra quelques mois pour atteindre le sol s’ils ne sont pas consumés avant par les frictions avec l’atmosphère. La station orbitale Mir chutait de 24Km par mois. Au final, on compte la chute d’une dizaine d’objets par mois. La plupart d’entre eux se consumant avant l’impact.

L’USSPACECOM Space Surveillance Network de l’US Space Command) suit en permanence les orbites des 8500 débris les plus gros. Par contre quand ils font moins de 10 cm, ils ne sont pas pistés.

C’est pourquoi le satellite américain inactif  P78 a été explosé en septembre 2001 afin de modéliser la chute des débris. Il est en effet essentiel de pouvoir prévoir leur trajectoire afin d’éviter au maximum leur collision avec les satellites opérationnels, la navette spatiale et la station internationale ISS. Il faut savoir que les hublots des navettes ont dû être remplacés 80 fois ces 20 dernières années suite à ce genre d’impacts ! On se rappelle des péripéties du télescope spatial Hubble endommagé de cette manière. Aussi la NASA envisage-t-elle de plus en plus sérieusement d’affréter une mission spéciale de récupération des débris. En attendant tout gros débris menaçant doit être détruit car un plan d’évacuation existe en cas d’impact prévu vers une zone habitée, mais il met une semaine à être appliqué.